
Un film au programme : Rock n roll of corse
Des réalisateurs se glissent dans la vie d’Henry Padovani, premier guitariste de Police, témoin de l’effervescence Londonienne en 77, début du mouvement Punk.
Résultat, certains des plus grands acteurs de ce tremblement de terre musical et sociétal témoignent : Stewart Copeland, Sting, Topper Headon …
Henry Padovani embrasse, rit, se souvient, fume, tape dans les dos, retrouve ses vieux amis. On le voit aussi en Corse dans son village avec son père, à table avec d’autres vieux amis.
Notre protagoniste nous apprend, entre autre, qu’il a fait passer Police en première partie des Wayne County & The Electric chairs par pure amitié, qu’il a participé à la reformation du groupe, qu’il a « donné le plan » à Zuchero pour jouer One avec Bono. Anecdotes contées et confidences, nous frayent même un passage jusqu’aux dessous d’Henry Padovani au sens propre comme au figuré, ses folles nuits, son succès auprès des filles. Avec une telle matière à portée de caméra, Lionel GUEDJ et Stéphane BEBERT ont réussi l’exploit de réaliser un documentaire sans parler de musique… En dehors de Stewart Copeland qui aborde les compos et l’écriture de Police et de Sting qui mentionne le niveau limite de guitare de ce Corse mystérieux vif et sympathique.
Pas un mot de Topper Headon sur son expérience avec les Clash, ni sur le phénomène Sex Pistols, pas un mot sur le passage du Rock au Punk et du Punk à la New wave.
Rock n Roll of Corse est bien un film sur et pour … Henry Padovani. Et c’est tout.
La seconde partie de soirée est musicale. Glen Matlock, bassiste des Sex Pistols sur Never Mind the Bollocks est là, arrivé expressément sur Bastia pour l’occasion. Un peu des Sex Pistols au théâtre de Bastia, ça semble surréaliste ! Rideau levé sur la batterie qui trône, guitare et basses impatientes de montrer ce qu’elles ont dans le ventre. Picotement à l’estomac singulier aux moments où l’on s’attend à quelque chose de grand. Est-il prêt ? N’est-il pas prêt ? Cafouillage, lumières non éteintes dans la salle, bref, une entrée mal présentée. L’artiste ne trouve pas la salve d’applaudissements espérée avec ce public pourtant prompt à réagir. L’un des membres d’un des plus grands groupes Punk de tous les temps débarque accompagné d’une simple guitare acoustique. Il la gardera pour les 4 ou 5 chansons de son tour de chant. Pas de batteur, pas de guitare hurlante. Choix pour le moins surprenant. Voudrait-on faire d’Anarchy in the UK une chanson intimiste ? Le rythme et la mélodie sont transmis par son seul et indéniable talent d’interprète. Mais pour donner le gout et l’énergie d’un God Save The Queen, une guitare sèche et l’intervention du public invité à taper dans ses mains ne suffisent apparemment pas. Glen Matlock a donc quitté la scène sans un rappel. Dommage.
Enfin, The Flying Padovanis, groupe d’Henry Padovani, facile à deviner, comme clou final de la soirée so rock. Le trio s’empare cette fois des instruments qu’on avait presque oubliés. La star fait son show. Un rock sans parole, une guitare branchée à fond, des titres so humoristiques comme Kebabylon clin d’oeil aux évènements Sisco, un public relativement réactif et mitigé.