Comment s’ennuyer en écoutant du rock ?

Réponse déclinée durant les 75 minutes de My ladies rock, la dernière création de Jean-Claude Gallotta. Mystère … Les yeux et les oreilles sont pourtant sollicités à souhait.

Le chorégraphe nous offre une gentille dissertation illustrée et animée sur ses chanteuses préférées. La recette est simple :

Présentation biographique avec photos en toile de fond et chorégraphie adaptée.

Le tout multiplié par 14, nombre de morceaux sélectionnés. Le tour est joué.

La voix off nous révèle des informations à faire pâlir Sherlock Holmes et Hercule Poirot : Marianne Faithfull était en couple avec Mick Jagger, Janis Joplin fait partie du fameux club des 27, Betty Davis a épousé Miles etc …

A l’appui, des clichés inédits dénichés sous l’onglet « Image » d’internet.

 

Les danseurs, d’une technique indiscutable, se démènent sincèrement, suent intensément au service d’une composition énergique et saccadée : courses, portés et mélanges des genres.

Pourtant, comme disait si bien Lafontaine, rien ne sert de courir, il faut partir à point.

L’effort des danseurs ne saurait suffire à à prêter vie au spectacle.

La chorégraphie s’avère aussi monotone que la voix du narrateur. La multitude ne fait pas la diversité, pas plus que l’habit ne fait le moine. Les strings entrevus sous les jupettes volantes, costumes punk-gotiques, pat d’eph à paillettes ne sont que les vulgaires représentations d’un esprit rock, apparemment étranger à celui de M. Gallotta.

En dépit de la bande originale décapante, il réussit à signer une création ampoulée et anecdotique qui jamais n’atteint les profondeurs du sensible. Une véritable prouesse.