Chronique cinéma. De plus belle

De plus belle, une comédie grand public, sur le thème du cancer du sein. Un bon sujet, de bons acteurs, c’est déjà pas mal mais ça ne suffit pas …

Florence Foresti incarne Lucie, en rémission, un peu désorientée, plus ou moins bien comprise par ses proches.

Quelques poncifs, véritables labels des comédies françaises à quelques exceptions près, sont bien au rendez-vous.

La relation avec la mère manque de nuance, tout comme le personnage d’Hortense, l’adolescente repliée sur elle-même. La forme de dépression post cancer, si elle existe, est rarement aussi didactique et linéaire.

Que dire de la Love story … Mathieu Kassovitz, alias Clovis, manie avec grâce le rôle du séducteur pathologique qui succombe, cette fois, à une femme moins belle au caractère plus fort. C’est bien connu, on ne peut pas tout avoir ! De toute sa longue carrière de tombeur, il n’a, semble-t-il, encore jamais rencontré de femme ayant de la personnalité et en mesure de lui résister plus d’une soirée. Le choc suffit à le transformer en prince charmant.

Si si, il existe !

Le piment de l’affaire vient du groupe de Strip-Teaseuses en herbe menées par Nicole Garcia superbe en Dalila, prof de danse libératrice. Les rapports entre femmes, teintés d’espièglerie et de fantaisie, rehaussent le ton. Dans la même lignée, le rituel de l’adieu aux seins, dévoile avec justesse, la poésie de cet instant de solitude.

Un gros rocher menace toutefois de tout emporter sur son passage. Sur le vaste sujet de la (non)reconstruction mammaire, la réalisatrice, Anne-Gaëlle Naval, loupe cruellement une marche.

Le  » … mais dans quelques mois, quand tu iras mieux, je vais t’en faire des nouveaux, j’vais t’faire les mêmes que Kim Kardash …  » prononcé par le frère chirurgien, marque déjà une première déflagration parmi d’autres incohérences sur le traitement et le suivi du cancer.

Les seins de Kim Kardash, nous voilà rassurées. Merci à Anne-Gaëlle de faire preuve d’une compassion sincère mais mal ajustée.

Ce n’est pas tout, elle garde le meilleur pour la fin. A l’heure où les femmes tentent avec force de se réapproprier leur corps et leur désir, le sirupeux « Tu lui feras des seins à la taille de ma main » derniers mots du film de la bouche de l’amuuuuureux transi, achève notre chute de plusieurs étages.